Vaisseau amiral drômois

C’est un incontournable et une anomalie. Un vaisseau amiral qui aurait jeté l’ancre en terre drômoise il y a des centaines d’années. Ni du Vercors, ni des Baronnies, un peu Diois ? Les amarres de ce massif hors normes sont solidement ancrées dans la vallée de la Drôme, à une encablure de la Tour de Crest.

Avec ses falaises abruptes et sa forêt mystique, le massif des Trois Becs est une rareté : c’est un synclinal perché ! Le plus haut d’Europe d’ailleurs. Autrement dit : c’est une montagne « fermée », en forme de coque de bateau. Seules deux brèches permettent aux curieux d’y entrer : le défilé du Pertuis depuis Saoû, et le pas de Lauzens depuis Aouste sur Sye.

 

Imaginez : un drakkar viking gigantesque, avec à sa proue trois sommets pointus, et à sa poupe une falaise arrondie. Le Veyou, le Signal et Roche Courbe se dressent à l’est face au soleil levant, quand Roche Colombe ferme l’horizon côté couchant.

Entre eux, la forêt de Saoû. Plus de 2 300 hectares peuplés de hêtres, de chamois, de chênes, de vautours, de rosalies des Alpes, de sapins, de craves à becs rouges… Et d’amoureux de nature et de randonnée, qui arpentent ce navire montagnard protégé de falaises de toutes parts.

Sans oublier la fameuse Auberge des Dauphins. Emblème de la folie des années 30, avec son architecture rappelant le Petit Trianon de Versailles et sa table alors doublement étoilée par Michelin, elle trône au cœur de la forêt, à l’ombre de cèdres centenaires.

 

Aujourd’hui je vous emmène sur l’un des sentiers les plus connus du massif, celui qui vous fera gravir chacun des Trois Becs. Echauffez-vous bien, c’est parti pour une balade riche en zig-zag, en falaises vertigineuses et en points de vues à 360° degrés (rando également garantie avec quelques courbatures du fait des nombreuses marches d’escaliers !).

Direction le parking du col de la Chaudière, pour s’élancer vers le Pas de Siara. Puis on part à l’assaut du Veyou (1 589 mètres), du Signal (1 559 mètres) et de Roche Courbe (1 545 mètres). Un passage jusqu’au Rocher de la Laveuse, on bifurque vers la Fontaine aux Oiseaux puis vers le Pré de l’Ane, qui nous ramène au Pas de Siara.

 

De là haut, le regard s’accroche au Grand Delmas voisin, porte jusqu’aux sommets du Dévoluy et des Ecrins, glisse le long de la falaise du Glandasse tout proche, devine l’arrondi du Grand Veymont, gardien du Vercors, s’écarquille face au Mont Ventoux et se perd entre les branches de la forêt à ses pieds. Les éoliennes plantées à l’ouest annoncent le replat de la vallée du Rhône, précédée des champs de lavande qui bordent le pittoresque village de Saoû.

Un vrai voyage à la force du mollet, pendant lequel il est indispensable d’emmener de l’eau en quantité (pas de source en chemin), et des vêtements pour se protéger du vent : à bâbord ou à tribord, le zef est roi sur ces crêtes dressées comme des mats dans le ciel drômois.

 

Souquez les artémuses, parez à l’abordage !

Vaisseau amiral drômois

Lacs inconnus

Vaisseau amiral drômois

En équilibre entre deux saisons

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